Les voiliers Albas
Les navigateurs de demain
Le point de vue de l'architecte
Cinquante ans d'évolutions
Les matériaux
L'architecture navale a profité de l'évolution des matériaux pour trouver des audaces que ne permettait pas la construction en bois, couple sur lisse. Ainsi avec l'acier, l'aluminium, le contreplaqué, la fibre de verre, carbone, résines.... les architectes ont pu explorer de nouvelles idées.
Plus résistant et plus léger, ces matériaux ont donné des possibilités de formes que les concepteurs ont explorés.
La coque
En même temps que les coques s'allègent, elle montent en puissance par l'élargissement du maître bau. La quille se sépare du safran, augmentant le tirant d'eau et diminuant la surface mouillée. Quelques années plus tard, ce maître bau se poursuivra jusqu'au tableau arrière.
Les bateaux de plaisance en ont profité pour loger une cabine arrière supplémentaire!
Puis c'est un considérable agrandissement du cockpit.
Les quilles se sont affinés en portant une torpille de lest à leur extrémité, augmentant considérablement l'aptitude à porter de la toile.
Les étraves se sont arrondis pour trouver davantage de portance sur les monocoques, voir adopter des formes perce vague sur les multi-coques.
Gréement
Cette augmentation de la force de rappel est utilisée pour allonger le mat et amplifier la puissance de l'effet de fente entre le foc et la grand voile. Les voiles d'avant se sont multipliés génois, solent, genacker, code 0, spi asymétrique et symétrique.
Pour maîtriser cette puissance, il a fallu innover pour garder à plat des carènes qui n'aime pas la gîte, pour cause de dissymétrie.
De nouveaux appendices
Angulation au vent des quilles, double safrans, puisque le safran central sortait par trop de l'eau. Puis vinrent les foils, objets magiques qui relèguent aux oubliettes la gravité de Newton et l'eau déplacée par Archimède!
Le progrès doit profiter aux enfants
Comment transposer tous ces progrès sur un jouet pour enfants? Il
Il y a quelques années, J'ai dessiné des modèles en gardant un look de goélette du XIX ou de 12MJI avec un déplacement léger et des lignes d'eau modernisés. J'avais donc une expérience de la transposition des progrès de l'architecture sur des modèles réduits.
Premier objectif trouver le bois le plus léger, le Paulownia vient naturellement à l'esprit, il est joliment veiné et en plus, il est hydrophobe. Le paulownia est détenteur du record du monde d'absorption de carbone , 10 fois plus que tout autre espèce de bois.
Avec ce flotteur léger, il faut en profiter pour diminuer aussi le lest adieu les kilos des ancêtres du siècle dernier.
Le tirant d'eau est largement augmenté, affiné et profilé. Bien sur le lest est en plomb avec une forme de torpille.
Ces quilles fines, profondes donnent des bateaux très évolutifs et sensibles à leur tenue de cap. L'équilibre des centres de poussées véliques, du centre de dérive et du centre de gravité est particulièrement pointue . L'attention au balancement des lignes d'eau à la gite, le volume sur l'avant, le recul des centres de poussées véliques et de dérive vers le centre de gravité et des safrans plus puissants participent à la recherche de cet équilibre à toutes les allures.Les équilibres fondamentaux ne pouvant être ajustés par un barreur.
Le mat en ramin est mécaniquement suffisant, limite les poids dans les hauts et surtout, il est surmonté d'une pomme de mat nécessaire à la sécurité du capitaine. Les haubans permettent de reprendre les efforts dus à la manipulation par la tête de mat. La quête cale l'ensemble efficacement.
Les voiles doivent garder une parfaite stabilité dimensionnelle et rester insensibles à l'eau. le tissus à spinnaker répond bien sur au besoins, avec la possibilité de choisir la couleur!
Un gousset cousu sur le bord d’attaque de la voile donne la possibilité de garder un écoulement laminaire, faire passer l'étai ou le mat. Ce gousset en s'angulant sous l'action du vent favorise la formation d'un creux sur l'avant de la voile.
Le foc prend naturellement une forme convenable. La grande voile nécessite plus de soins pour acquérir la fameuse forme d'aile d'avion. Il suffit d'un à deux millimètre repris graduellement du tiers avant jusqu'à la chute. La bordure libre participe aussi à la mise en forme.
Les renforts, en plusieurs épaisseurs, sont placés graduellement sur le point d'écoute pour ne pas créer de point dure.
Ces coques sont longuement poncés pour achever leur fluidité. En statique, le brion d'étrave est hors d'eau et le tableau arrière est décollé de l'eau. Le brion hors d'eau permet de donner un surcroît de volume en dynamique et surtout de limiter la hauteur de la vague d'étrave, donc aussi le creux suivant. Diminuer ce mouvement d’ascenseur de l'eau, c'est certes limiter l'effet visuel de l'impression de vitesse, c'est aussi un moyen supplémentaire d'avoir des chevaux utiles.
Le déplacement léger est confirmé par le franc bord qui est significatif et confère ainsi une importante réserve de stabilité à la gite.
Tous ces détails se retrouvent sur tous les modèles. Hormis du à leur taille il n'y a pas de différence de performances d'un modèle à l'autre. Entre un Collection un blackjack ou un Personnalisé les différences sont seulement esthétiques.
Cette longue et patiente recherche appliqué au jouet, je l'ai réalisé sur plusieurs prototypes et préséries, chacun s'est vu essayer différents gréements, tissus et coupe de voiles. Différends modèles de quilles et de safrans.
Plusieurs choix de bois, différents essais d'après, de peintures, de résines, de lasures pour finir par une vitrification ...
L'ALBAS 35 reste d'une largeur modérée pour ne demander q'un seul bloc de bois. Ceci limite la dissymétrie de carène et il peut se contenter d'un seul safran particulièrement profond. Son excellent rapport poids vs puissance, sa carène très fluide et son large tableau arrière font faire aux voiliers de bassin un grand bond en avant.
L'ALBAS 42 a été le premier fabriqué en Paulownia. Par sa taille, il est bien adapté à la navigation en piscine. Ses proportions lui donne une allure folle.
L'ALBAS 52 est le meilleur ratio performances, encombrement.
Sa quille démontable favorise son transport. Son cockpit creusé et autovideur lui confère un franc bord qui lui donne un surcroit de stabilité.
L'ALBAS 65 profite d'un maitre bau plus généreux, augmentant sa stabilité de forme et limitant la nécessité d'un lest trop lourd. Avec de la gîte les carènes larges présentent rapidement une dissymétrie. Pour limiter celle-ci, il faut mettre du volume sur l'avant, lisser les courbes et adapter leurs safrans. C'est indispensable dans la mesure ou un seul safran central sortirait trop de l'eau pour assurer sa fonction. Avec un double safran, il est possible de les spécialiser l'un pour la carène tribord amure, l'autre pour la carène bâbord amure. C'est l'explication de l'angulation latérale des safrans, ce faisant un des deux safran sort de l'eau limitant la surface mouillée, l'autre travaillant au mieux, dans l'axe longitudinal, les safrans sont montés droit pour leur carène gîté, donc angulés de quelques degrés vers l'étrave. Pour parachever ces imperceptibles corrections, les safrans sont asymétriques comme une aile d'avion qui ne développe de portance que sur le dessus de l'aile. L'augmentation de la vitesse est liée à l'augmentation de la gîte, donc l'augmentation de la vitesse va entraîner un départ au lof. En développant une portance sur la face interne du safran, cette portance permet d'élargir la gamme de vent sans départ au lof. L'augmentation de cette portance est destinée à limiter la tendance à partir au lof de ces carènes à la gîte. Bien que droit pour sa carène, le safran, avec la vitesse participe à s'opposer aux départ au lof.
L'ALBAS 67, comme tous les ALBAS est un déplacement léger grâce à une coque bien évidée. Un lest modéré 400g mais suffisant parce que placé très bas. Un maître beau reculé des entrées d'eau très fines et un arrière porteur. Une surface mouillée contenue, pas de retour de galbord, une quille profonde.
L'ALBAS 85 reprend les avantages du gréement aurique associé à une quille longue. Un bateau facile à équilibrer parce que allongé dans la longueur et de ce fait avec un centre de poussé pas trop haut, il reste raide à la toile. Ses nombreuses voiles permettent d'adapter sa surface de voilure à la force du vent.
Ses grands élancements et ses cinq voiles en font un très bel objet au design indémodable.
A vous de jouer
Je vous ai fait entrer dans la cuisine de l'architecte, mais pour piloter son voilier le skipper n'a pas besoin de savoir fabriquer le "moteur" de son bateau. Le skipper a juste à savoir d'ou vient le vent pour régler ses voiles.
Bon vent à tous!